Modus Operandi

Mes ‘investigations’ commencent par un désir de découverte et d’émerveillement envers un détail.
Cette curiosité me pousse alors à creuser ce qui m’a piqué et m’entraine à explorer un sujet, une thématique. Cet intérêt m’entraine à franchir un seuil pour aller voir de mes propres yeux ce qui se passe à l’intérieur (d’un centre d’hébergement, d’un bloc opératoire, de laboratoires de recherche). Un pari d’ami suffit à me faire partir en Russie. Et le travail de recherches entamé lors de mon mémoire sur «les boîtes» m’inspire au point d’éclairer certaines zones d’ombres pour aboutir à un hommage rendu à l’artiste américain Joseph Cornell.

L’expérience est pour moi comme une matière brute, j’y prélève des bribes d’échanges oraux, des images et parfois même des objets viennent compléter, augmenter ces morceaux de vécu.
J’aspire à retranscrire l’univers de la rencontre, son cadre dont je m’imprègne et l’échange entre mes sujets et moi, avec le potentiel regardeur.
Je tisse des liens entre les images, recouvre la mémoire de tranches de vie vues, enregistrées. Puis je remonte des récits semi-fictifs au fil de mes opérations de sélection, extraction et autres interventions manuelles. L’image n’est que mon point de départ, l’amorce de ma voix, le début de mon témoignage.
Mes projets sont construits comme des cabinets de curiosité, de petites collections de fragments dont la provenance se rattache à un lieu ou un champ de recherche précis.

Une certaine quantité d’éléments hétérogènes ayant été collectionnés et accumulés cohabitent et dialoguent : documents, images, objets, textes et projection. Ils sont compilés afin de raconter des histoires avec les différents matériaux mis en relation. Ces composantes sont imbriquées dans des pièces données à lire comme des puzzles à échelle humaine déployés dans l’espace et en parallèle traduits dans une mise en livre.